Regarder The Woman King est-il une si bonne idée que ça ?
Stella Attiogbe
Stella Attiogbe
-Rédactrice
Les films sont pour moi le second divertissement ultime, après les livres bien évidemment. J'écris des articles, réalise des interviews, et surtout je rends compte de ce que les films et le jeu des acteurs me font ressentir.

The Woman King est sans appel, l’un des plus grands films de 2022. Casting cinq étoiles porté par Viola Davis, basé sur des guerrières emblématiques, action... Tout est réuni pour nous plaire, mais, il y a toujours un mais..

© wallpapersden.com

Sorti en Septembre 2022, The Woman King nous plonge au cœur de l’histoire des Agojiés. Connues aussi sous le nom de Mino ou Amazones du Dahomey, ancienne monarchie qui est l’actuel Bénin, les Agojiés forment un ancien régiment militaire uniquement composé de femmes guerrières.

Les Agojie, une armée de 6000 femmes

2022 CTMG, Inc. All Rights Reserved.
Les Agojiés

Elles étaient déjà utilisées pour la chasse et la guerre, mais il a fallu le règne de la reine Tasi Hangbè, de 1708 à 1711 pour que soit créée l’armée des Agojie. Et au XIXe siècle, le roi Ghézo va les faire monter en puissance et en notoriété. En effet, il met les moyens financiers pour offrir un entraînement pointu à ses guerrières. Elles acquièrent ainsi une renommée rapide et inspirent la terreur dans les contrées voisines et dans tout le continent.

C’est donc une armée d'environ 6000 femmes qui protège le roi et le peuple de ses ennemis. C’est cette histoire que The Woman King nous raconte. Pour nous rappeler la bravoure et l’importance de ces femmes dans un contexte où ces dernières étaient seulement reléguées au rôle d’épouses et de mères.

The Woman King revient sur la traite des esclaves

The Woman King, c’est aussi un zoom sur un événement marquant de l’humanité entière. Au-delà des conflits entre les différents royaumes du film ( Dahomey et Etat d’Oyo), ceux-ci doivent composer avec les occidentaux versés dans le commerce des esclaves.

Le film vient ainsi relater la traite négrière et le rôle que les africains y ont eux-mêmes joué en vendant des peuples ennemis comme esclaves. Le royaume du Bénin avait donc une place importante dans cette traite, notamment avec Ouidah (centre de vente et d’embarquement des esclaves) et sa célèbre porte du non-retour. Même si cela n’est pas beaucoup mis en avant dans le film, quelques allusions y sont faites.

La polémique qui a entouré le film vient de là. Mais aux producteurs et acteurs de défendre le film en disant "qu’il a plus une fonction de divertir plutôt que celle d’éduquer".

Le film reste tout de même éducatif. Plusieurs ont entendu parler des Agojiés et du Dahomey pour la première fois.

Plus de deux heures de spectacle et d’émotion

2021 CTMG, Inc. All Rights
Nanisca et Guézo

Si le bagage historique du film ne vous donne pas envie de le regarder (ce qui est triste), et bien sachez que le public et tous ceux qui l’ont vu restent unanimes : The Woman King, c’est 2h15 d’émotion et d’émerveillement !

Il faut surtout souligner la beauté du royaume du Dahomey et les costumes, l’intensité de l'entraînement des Agojiés et la chorégraphie des combats, le jeu des acteurs et la force dans les dialogues et les scènes. On a un festival virevoltant qui ne s'arrête pas !

Et que dire de ce casting sans faute ? Les femmes du film ne déçoivent pas : Viola Davis, Lashana Lynch, Thuso Mbedu, ou encore Seila Atim. Et John Boyega est remarquable dans son interprétation du roi Ghezo.

Le film a fait parler de lui, mais c’est plus pour sa qualité que pour ce qui lui manquait. Et pour répondre à la question posée dans le titre, oui, c’est une excellente idée de le regarder, et même plus d’une fois !

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