Aya, le peuple Avikam est au cœur des eaux
Stella Attiogbe
Stella Attiogbe
-Rédactrice
Les films sont pour moi le second divertissement ultime, après les livres bien évidemment. J'écris des articles, réalise des interviews, et surtout je rends compte de ce que les films et le jeu des acteurs me font ressentir.

Aya, du réalisateur Simon Coulibaly Gillard est un film-documentaire à la fois touchant et réaliste. On y découvre Lahou-Kpanda, un village situé dans la ville de Grand-Lahou en Côte d’ivoire, menacé par la montée des eaux.

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Synopsis

Aya grandit auprès de sa mère dans son Lahou natal, l’endroit qu’elle a toujours connu. Tout est parfait sur son île paradisiaque, jusqu’au jour où elle réalise que sa maison risque de disparaître sous les eaux. Contre toute attente, Aya décide qu’elle ne partira pas de son île. Elle entreprend alors un voyage pour sauver son île, mais aussi pour se trouver elle-même.

La rencontre avec Aya

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Marie-Josée Kokora – Aya

Cette belle aventure commence un peu par hasard. Alors que son véhicule tombe en panne à quelques pas de cette presqu’île, Simon Coulibaly Gillard le réalisateur va alors découvrir un endroit et un peuple chargés d’histoire, mais dont le temps est aussi compté. Il y rencontre aussi Aya, la future actrice te sa mère. Ancien comptoir colonial, Grand-Lahou, la cité des trois eaux et véritable joyaux de la Côte d’ivoire voit ses habitants se décarcasser pour démonter leurs maisons et les reconstruire, toujours un peu plus loin des vagues qui ne cessent de progresser.

Plus qu'un film, un véritable cri

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Aya

Il aura fallu en tout 10 mois de tournage pour un résultat de 90 minutes qui met en avant les conséquences du réchauffement climatique qui entraîne la montée des eaux et menace le territoire du peuple Avikam. Et c’est ce qu’on voit dans ce film avec Aya, notre jeune héroïne qui n’a connu que sa terre, et ces eaux qui sont son royaume. Elle refuse de partir. Aya représente à la fois la fougue et l’insouciance de la jeunesse. Elle ne mesure pas l’ampleur de ce qui se passe, mais elle est déterminée, et son espoir est presque communicatif à l'écran.

Dans cet endroit sans eau courante, ni voiture, ni électricité, les habitants font avec les faibles moyens qu’ils ont pour résister. Et Aya, le film documentaire, nous présente le quotidien de ce peuple : On voit des cimetières être envahis par l’eau, des tombes sont cassées et les restes des corps ensevelis reviennent à la surface. Morts ou vivants, il faut partir, il faut bouger. Pour nous montrer la gravité du problème et nous faire ressentir une certaine empathie, le réalisateur dit avoir choisi cet angle pour “davantage toucher le spectateur et essayer de s’approcher d’une possible solution”.

Où regarder Aya ?

Aya sera présenté en Côte d’Ivoire pour la première fois à l’Institut Français le mercredi 22 février à 19h et aux cinémas Majestic Ivoire ce même mercredi à 9h. Le film sera aussi projeté à Grand-Lahou, devant ceux qui ont rendu possible sa matérialisation, le dimanche 26 février, en soirée. Rappelons que le film Aya a été sélectionné au festival de Cannes 2021 (Sélection ACID), au Fipadoc de Biarritz et nommé aux Magritte belges. Il a aussi remporté deux prix au festival du film francophone de Namur dont celui de la meilleure actrice pour la jeune Marie-Josée Kokora.

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