Netflix appuie sur « Ripley » pour repasser avec brio ce classique
Dozilet Kpolo
Dozilet Kpolo
Tueur en séries (Amazon, Apple, HBO, Netflix, etc.), Dozilet se fait aussi souvent des films pour pouvoir ensuite en parler.

Nouveau produit Netflix Originals, la mini-série « Ripley » s’inscrit si bien dans la lignée des précédentes adaptations que s’en est presque criminel.

Netflix

« C’est un classique ça ! », martèlent des puristes dès qu’ils entendent les premières notes d’une chanson, le plus souvent hip-hop, qui cartonnait avant que Monsieur et Madame tout-le-monde ne descendent en Coup du Marteau.

Classique, Le Talentueux Mr Ripley, dans lequel les Damon de Matt l'entraînent jusqu'au bout du vice, l’est forcément. Alors quand une nouvelle adaptation pointe le bout de son nez sur Netflix, l’intérêt est là et bien là même. Et fait plutôt rare ces derniers temps, Ripley est à la hauteur des attentes. Par ici, les détails.

IL ÉTAIT UNE FOIS MISTER RIPLEY

New-York, années 60. Dans les rues parfois désertes, le vol du courrier après le passage du facteur passe comme une lettre à la poste. Du moins pour Tom Ripley (Andrew Scott, vu notamment dans 1917). Mais même si l’aigrefin a plus d’un tour dans son sac, il peine à finir les mois. C’est ainsi qu’un beau jour, engagé par un richissime entrepreneur, prodigieusement soulé par les dépenses de son fils pas si prodigue que ça, il débarque en Italie. Mission : ramener à la raison et surtout à New-York le dilapidateur artiste-peintre Dickie Greenleaf (Johnny Flynn, The Outfit) qui y coule des jours heureux avec son apprentie-écrivaine de compagne Marge Sherwood (Dakota Fanning, Equalizer III).

Ensemble, le trio rapidement constitué vaque à ses occupations jusqu’à ce que mort – celle de Dickie – s’en suive. C’est le début d’une cavale meurtrière dans laquelle Tom Ripley se lance laissant corps sans vie et indices à collecter/vérifier/diffuser entre autres par l’inspecteur Pietro Ravini.

À QUOI ÇA SERT UN GROS CASTING ?

À part Dakota Fanning – et sans faire injure aux autres acteurs, Ripley n’a pas de tête d’affiche reconnaissable immédiatement à la suite d’un rôle remarquable. No offense.

Et ce n’est pas plus mal du tout tant tout est presque parfait.

NETLIX APPUIE SUR « RIPLEY », LÀ OÙ ÇA FAIT MAL

La reprise des éléments narratifs étalés au préalable tels que l’envoi d’un crève-la-faim pour sauver un nanti qui jette l’argent par la fenêtre, la rencontre au détour d’une séance de bronzage et la mort de Dickie en pleine mer font que Ripley ne s’écarte pas de ce que le cinéphile qui connaît ses classiques sait. Rassurant.

Là où les différences sont la différence c’est déjà au niveau des couleurs. Le choix du noir et blanc donne un côté désuet à l’intrigue qui au final passe superbement.

Déjà présente dans Le Talentueux Mr Ripley, cette fois-ci la violence monte d’un cran.

D’abord quand Tom savate à coups de pagaie le corps déjà sans vie de Dickie, puis quand il s’en prend ensuite à Freddie qui avait fait des Miles pour remonter sa trace et surtout en menant cette Dolce Vita aux frais du prince mort mais pas enterré.

Il y a quelque chose de glaçant dans le fait de le voir faire le Tour d’Italie avec ces costumes-sur-mesure achetés dès qu’il passe en banque. Dickie n’est peut-être plus mais Tom usurpe tellement son identité qu’il revit au final.

Le seul petit hic dans l’intrigue dans cette mini-série de huit épisodes, qui arrive à raconter encore mieux l’histoire de ce faussaire/meurtrier/sociopathe, c’est à quel point la Marge de manœuvre de celle qui partage sa vie a été réduite comme peau de chagrin.

Peut-être que Steven Zaillian, scénariste à qui l’on doit notamment La Liste de Schindler, a préféré faire ça justement pour que le sociopathe prenne toute la place, tout l’écran au point où on est à deux doigts de dire : « C’est un classique ça ! »

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