« Presumed Innocent », coupable idéal
Dozilet Kpolo
Dozilet Kpolo
Tueur en séries (Amazon, Apple, HBO, Netflix, etc.), Dozilet se fait aussi souvent des films pour pouvoir ensuite en parler.

La descente aux enfers millimétrée d’un procureur accusé de l’abominable meurtre de sa collègue. À voir absolument.

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« Coupable jusqu’à preuve du contraire. » ou la présomption d’innocence jusqu’à preuve du contraire. Cette formule consacrée, Rusty Sabich (Jake Gyllenhaal, énigmatique fin limier dans Prisoners) l’a apprise/dite/redite des milliers de fois à des personnes qu’il a poursuivies dans les tribunaux de Chicago.

Cette fois-ci, c’est lui, le procureur, qui est… sur le banc des accusés. Plus de détails, par ici.

RUSTY SABICH : ACCUSÉ, LEVEZ-VOUS !

Figurant parmi les plus brillants procureurs de l’Illinois et plus particulièrement de Chicago, Rusty Sabich mène en surface une vie on ne peut plus normale avec sa galeriste de femme Barbara (Ruth Negga, Loving) et leurs deux enfants métis : Jaden, sa fille, et Kyle, auquel il apprend à correctement lancer une balle de baseball régulièrement. Tout ou presque semble aller pour le mieux.

Aussi grande est la surprise quand le brillant procureur est accusé d’avoir sauvagement ligoté puis assassiné sa collègue : Carolyn Polhemus (Renate Reinsve) avec laquelle… il a une liaison par le passé. Chose qu’il s’est bien gardé de mentionner à ses collègues à commencer par : Raymond Horgan (Bill Camp, brillant inspecteur dans The Night Of); son meilleur ami en campagne pour sa réélection au poste de procureur général.

Du pain béni pour le camp d’en face : Nicola Della Guardia (O-T Fagbenle, The Handmaid’s Tale) et surtout l’autre procureur adjoint Tommy Molto (Peter Sarsgaard, vu notamment dans Les Sept Mercenaires et spoiler: accessoirement le beau-frère de Jake Gyllenhaal dans la vraie vie) ; qui déteste profondément Rusty.

Tous ceux se mêlent de cette affaire, de leurs affaires et celles des autres le temps d’un procès à rebondissements.

JAKE GYLLENHAAL, FIDÈLE À SA RÉPUTATION

De procureur à coupable idéal, en passant par époux trompeur, Jake Gyllenhaal affiche la même intensité, et cet état d’esprit qui oscille entre confiance aveugle et stress prétraumatique. Et c’est l’une des clés du succès de cette mini-série ; disponible sur Apple TV.

UNE SÉRIE LIMITÉE CERTES MAIS QUI RÉGALE

Avec 8 épisodes durant en moyenne 52 minutes, Presumed Innocent est assurément l’une des séries de l’année, quelque part entre The Bear et Shōgun ; dont nous parlerons bientôt. Pourquoi ?

Mise en accusation qui se dessine lentement mais sûrement derrière la buée lâchée par des corps s’entremêlant violemment, perte de repères, mais aussi ostracisme, tous les états par lesquels passent Rusty et avec lui son épouse inconfortablement assise derrière, dans la salle d’audience avec des Oh !, et débats, et nous avec.

Ensuite, il y a ces yeux qui cherchent le coupable – parce que le sieur Sabich est beaucoup le coupable idéal. Et naturellement, ils se posent sur le procureur moins charismatique que l’accusé : Tommy Molto. Puis c’est autour du fils et de l’ex-époux de la défunte. Et pendant ce temps-là, les rebondissements pleuvent.

Tout ceci mis dans le mixeur des émotions, générées par un thriller criminel, en fait une série à regarder. Et pas seulement parce que on ne sait jamais vraiment qui est : « Coupable jusqu’à preuve du contraire. »

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